En bref, c'est un film à haute potentialité dans lequel s'engage David Fincher.
Ça me troue le coeur, mais j'ai bien peur qu'il faille que je commence par là : je ne m'attendais pas à ça. C'est certainement mon côté "psycho" qui ressort mais je pensais que David Fincher aurait traité le thème de Facebook en tant que phénomène séculaire qui ronge petit à petit nos vies sociales et qui nous enfonce chacun dans notre propre solitude face à l'illusion du nombre de nos demandes d'amis. Du moins, j'aurai trouvé ça diaboliquement intéressant (quoi de plus jouissif que de détruire cette grosse machine informatico-sociale et risquer de se mettre à dos tous les Facebook-addict ?).
Mais Fincher semble avoir été plus sage. Peut-être a-t-il choisi la sûreté.
The Social Network retrace donc la création de ce qui symbolise le XXIème siècle à travers son jeune génie de créateur, j'ai nommé Mark Zuckerberg (à prononcer 10 fois le plus vite possible), et les quelques procès qui lui ont été intentés. Concentration : je vous parle d'un film qui traite informatique d'un côté, juridique et économique de l'autre. La tâche s'avère donc difficile pour mon pauvre cerveau dont la connaissance en SES s'est arrêté à la fin de la 2nde et où celle en informatique se limite à du copier-coller.
Pourtant on se plonge dans le film, on s'accroche à l'histoire et on suit le fil sans le perdre. Alors certes, The Social Network est un film de nerd, mais un film de nerd réussi. Peut-être parce qu'au centre trône un anti-héro autant génial que nerd (d'ailleurs, qui a dit que les deux termes étaient mutuellement exclusifs ?). Agaçant et insolent à souhait, il incarne l'ami qu'on catégorise (trop) vite dans la case du looser. Chaussettes-tongs, vieux sweat-shirt et une gueule toujours ouverte. Les claques se perdent même à certains moments. Et pourtant, Mark Zuckerberg s'offre une vengeance ingénieuse et perverse à la fois. Une vengeance qui va lui rapporter jusqu'à plus de 32 milliards de dollars. C'est une ascension qui commence sans jamais s'arrêter en même temps qu'un nouvel univers qui s'ouvre à lui car à partir de ce moment, il faut passer aux commandes de cet engin, on peut le dire, spatial. Et c'est là que la fameuse phrase de la fameuse affiche prend tout son sens : "On ne peut pas avoir 500 millions d'amis sans se faire quelques ennemis", derrière laquelle le visage de Mark Zuckerberg semble enfermé. Petit génie ou grand désespéré ?
David Fincher a donc de quoi faire avec ce film. Il agrémente le tout d'une très bonne bande originale, mêlant pop-électro à la musique d'opéra comme dans la scène très réussie de la course d'aviron sur fond de Peer Gynt.
David Fincher a donc de quoi faire avec ce film. Il agrémente le tout d'une très bonne bande originale, mêlant pop-électro à la musique d'opéra comme dans la scène très réussie de la course d'aviron sur fond de Peer Gynt.
A quand le film sur Steve Jobs ?